Je suis né dans une famille divisée par la religion catholique :
d'un côté, une vision ritualiste et individualiste, de l'autre, une
vision sociale. J'ai choisi un catholicisme social, coopérant avec des
non-chrétiens et m'opposant à la droite catholique. Les discours sur les
valeurs sont secondaires pour moi, l'épreuve de vérité est leur mise en
pratique concrète. Je me suis éloigné des religions (y compris celle de
la laïcité), passant d'une vision sociale à une vision politique : il
faut agir sur les causes structurelles des défaillances du système
social.Dans la vie quotidienne, la citoyenneté active admet les
religions dans le débat politique, mais dans une stricte égalité avec
les autres participant(e)s. Dans cette laïcité inclusive, « la loi de
Dieu » est soumise à la loi de l'ensemble des hommes et des femmes.
Cette dernière s'élabore collectivement, en faisant des compromis sans
compromission pour parvenir au bien commun. Ce processus de transaction
sociale vise, sans supprimer la tension, à concilier les valeurs et les
intérêts de tous.